Ce mardi 23 avril, Sixmille s'est entretenu avec Thomas Jakubczyk, chanteur et percussionniste du groupe Laminoir Collectif. Durant cette interview, Thomas a mis en lumière l’univers musical de son groupe et a présenté leurs deux derniers projets : « Jazz comes from Africa » et « Hommage à Mamady Keïta ».

Thomas Jakubczyk - © Ju Merveille
Thomas Jakubczyk - © Ju Merveille

  • Peux-tu te présenter et parler de ton parcours ?

  • Je m'appelle Thomas Jakubczyk, mais on me connaît aussi sous le nom de Thomas JLB parce qu’un de mes groupes se comme JLB Riddim. Depuis l'âge de 12 ans, je suis passionné de musique, et je me consacre à la percussion et au chant. J’ai commencé à m’intéresser à la musique grâce à mes parents, qui étaient des vendeurs d'instruments de musique, notamment de percussions africaines. Pour les soutenir dans leurs activités, j'ai appris à jouer ces instruments pour réaliser des démonstrations.

  • Concernant Laminoir Collectif, depuis quand et comment est-il né ?

  • Il y a environ un an et demi que Laminoir Collectif a vu le jour. Les autres membres sont des amis et certains ont fréquenté le Conservatoire de jazz. Notre collaboration a débuté par un projet éphémère, un concert au Théâtre Marignan, et après cette expérience, nous avons décidé de continuer à jouer de la musique ensemble.

  • Peux-tu présenter chaque membre du Laminoir Collectif ?

  • Laminoir Collectif - © Ju Merveille
    Laminoir Collectif - © Ju Merveille

    Benjamin Dubray, saxophoniste, est diplômé du Conservatoire de jazz de Bruxelles, mais réside désormais dans le nord de la France.

    Fouad Halla est pianiste, guitariste et chanteur. Sa femme, Blandine, tient le Livre Ou Verre.

    Laurent Van Beneden, bassiste, est actif dans plusieurs groupes et également issu du Conservatoire de jazz.

    Yann Dumont, batteur de jazz et percussionniste, vient également du Conservatoire de jazz.

  • Le Laminoir Collectif fait-il exclusivement du jazz ?

  • Oui, notre musique est essentiellement du jazz fusion. Nous réinterprétons des musiques du monde à notre manière. Le nom « laminoir » fait référence à une usine de Charleroi. Comme nous sommes tous originaires de Charleroi, sauf Benjamin, cela constitue un clin d'œil. Nous sommes des ouvriers de la musique en quelque sorte. Ce que j'apprécie dans le jazz, c'est sa liberté. Les musiciens se font plaisir et les morceaux ne sont jamais figés. Chaque concert offre une expérience unique et laisse place à l’improvisation. Cependant, cela reste cadré car nous savons à quel moment nous pouvons improviser et les solos sont toujours différents. Étant du jazz fusion, on peut incorporer des éléments rock, dub, ce qui en fait un style de jazz très ouvert. C'est un peu représentatif des nouveaux courants de jazz populaires, à l'instar de l'approche de Mélanie De Biasio.

  • Peux-tu me parler des deux dernières chansons de Laminoir Collectif, soit « Jazz comes from Africa » et « Hommage à Mamady Keïta »?

  • © Christian Carleer
    © Christian Carleer

    Ces deux morceaux ont été composés avec le groupe et enregistrés à Namur, à Noise Factory Studio. Les clips ont été tournés en Afrique, car ils font référence à ce continent. « Hommage à Mamady Keïta » rend hommage à ce percussionniste africain, figure emblématique dans le domaine des percussions. Mamady Keïta s’est installé à la fin des années 80 en Belgique pour ouvrir des écoles de percussions connues sous le nom de Tam Tam Mandingue. Ses écoles sont présentes partout dans le monde, du Japon au Brésil en passant par les États-Unis. Cette initiative a contribué à populariser le djembé dans les années 90 et 2000, un instrument profondément ancré dans la philosophie africaine. Lors d'un voyage en Guinée, à proximité de son village natal, j'ai capturé des images qui, dans l'inconscient collectif, représentent son village.

  • Pourquoi avez-vous choisi de tourner un clip au Mali et un autre en Guinée ?

  • Le Mali et la Guinée sont deux pays voisins que je visite régulièrement pour me former aux percussions africaines, en général pendant 3 à 4 mois par an. J'ai même obtenu la nationalité malienne il y a dix ans. Je pars souvent en novembre et j'essaie de revenir en mars pour le carnaval. Chaque année, je joue au carnaval de Charleroi.

  • Tu évoques la Guinée, le Mali et l'Afrique en général. Qu'est-ce qui t’attire dans ce continent ?

  • C'est à travers la musique que j'ai découvert l'Afrique. J'apprécie sa culture, son mode de vie et son art, qui est très présent là-bas. J'admire leur débrouillardise car ils réalisent beaucoup avec peu de ressources, une qualité qui semble parfois oubliée chez nous. La simplicité de leur mode de vie est également quelque chose qui me touche. Les africains sont très accueillants.

  • Pourquoi avoir spécifiquement rendu hommage à Mamady Keïta ?

  • Mamady Keïta est très connu dans le domaine des percussions et j'ai eu le privilège de le rencontrer personnellement. À la suite d'un festival, il est venu me saluer. Bien que je n'aie pas eu l'occasion de suivre ses cours directement, j'ai bénéficié de l'enseignement de ses élèves. Je suis sûr que la plupart des passionnés de percussions dans la cinquantaine ont pris des cours avec Mamady Keïta.

  • Avez-vous d'autres projets pour Laminoir Collectif ?

  • J’aimerais que l’on parle de nos clips. De nos jours, avec les algorithmes, il n'est pas toujours facile de diffuser notre contenu, car on peut parfois le publier sans que les gens le voient. Sur les réseaux sociaux, nous nous efforçons de créer un contenu de qualité autour de nos clips et de nos enregistrements. Nous n'avons pas de production ni de booker, car c'est une initiative personnelle, et nous sommes ouverts à de nombreuses collaborations. En dehors des deux clips, le reste de notre contenu se compose de vidéos en live. Nous choisissons les lieux de nos concerts en fonction du cachet des endroits. Une de nos vidéos a été réalisée en studio, mais le reste est généralement enregistré lors de nos répétitions à Livre Ou Verre, où l'acoustique est bonne. Les livres agissent comme les mousses acoustiques présents dans les studios.

  • As-tu autre chose à ajouter ?

  • Suivez nos pages sur les réseaux sociaux et n'hésitez pas à partager car la musique est faite pour être partagée !

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    Publié le 26 Avril 2024 par

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