Le Chant des Signes, spectacle qui mêle chant choral, chansigne et danse, réunira des participants de tous horizons les 21 novembre à 13h30 et 20h00 et le 22 novembre à 20h00 aux Écuries de Charleroi Danse. Véritable célébration de l’inclusion, chaque voix et chaque geste s’unissent pour créer un moment unique.

La chorale Les Motivés interprétera 18 chants, tous chansignés par le groupe d’Horizon 2000, Les Mains En’Chantées, tandis que des performances de danse inclusive viendront enrichir cette expérience.

Pour cette occasion, Sixmille est allé à la rencontre du chorégraphe Pascal Croce, des chefs de chœur Emilie Van Laethem et Olivier Bilquin et de l'animatrice Lucie Bausier.

 

Interview de Pascal Croce

  • Quel est votre rôle pour Le Chant des Signes ?

Pascal : J'ai plusieurs rôles. Je suis le coordinateur général, le metteur en scène et chorégraphe. Je viens de France et je suis chorégraphe pour la Klaus Company, une compagnie inclusive depuis bientôt 30 ans en France. Serge Van Brakel, directeur d’Horizon 2000, m'a engagé et nous avons déjà collaboré à maintes reprises. Il m'a proposé de faire la mise en scène de ce spectacle qui regroupe du chant, de la musique, du chansigne, de la danse et du théâtre, tout cela dans une démarche d’inclusion et d’acceptation de toutes les différences.

  • Quels étaient vos précédents spectacles avec Serge Van Brakel ?

Pascal : Serge a organisé des spectacles européens de danse inclusive avec d'autres pays. Il m'avait également engagé pour un défilé de mode inclusif et adapté. Nous avons monté des spectacles ici avec des jeunes en situation de handicap. J'ai aussi donné des formations dans différentes structures, notamment pour les infirmiers et les ostéopathes. On se connaît depuis 25 ans.

  • Ceux qui ont participé à la mise en scène et au projet, ce sont des amateurs, des professionnels ?

Pascal : Les encadrants sont des professionnels. Je suis à la chorégraphie. Il y avait deux chefs de chœur, Émilie et Olivier, qui prennent en charge toute la partie chant. Tom s'occupe quant à lui du chansigne. Dounia est comédienne professionnelle et assure le fil rouge du spectacle. Tous les chanteurs et danseurs sont amateurs, à l’exception des danseurs de la Klaus Company.

  • Combien de temps a pris l'organisation du Chant des Signes ?

Pascal : Nous avons commencé les premières rencontres en janvier 2025. Nous avons beaucoup travaillé en visio avec l'équipe d’encadrants. J'ai réalisé des vidéos pour les petites parties de chorégraphie destinées aux chanteurs qui n’avaient jamais dansé, ainsi que des vidéos pour les scénographies. Je suis revenu en moyenne tous les un mois, un mois et demi, pour une ou deux journées de travail, soit avec les danseurs, soit avec les chanteurs ou le groupe de chansigne. Depuis le début, nous nous voyons à peu près tous les deux mois.

 

Interview de Emilie Van Laethem et Olivier Bilquin

  • D’où est venue l’idée du spectacle ?

Olivier : À l’origine, le spectacle imaginé avec Serge Van Brakel avait pour objectif de rassembler des personnes issues de milieux très divers, y compris des personnes en situation de handicap. Après Si on se disait Bonjour et All Inclusive, nous avons souhaité remonter un projet d’envergure. Nous nous sommes demandé : « Pourquoi pas ? ». Nous avons alors réfléchi ensemble au message que nous voulions porter, à la manière de construire ce spectacle, aux partenaires à intégrer et aux disciplines artistiques à associer. La chorale Les Motivés a toujours été un chœur inclusif, accueillant des personnes d’origines, de conditions socioculturelles et d’expériences de vie très variées. Il nous a donc semblé naturel d’y inclure également des personnes présentant parfois un handicap, afin de réunir tout le monde dans un même projet.

  • Avez-vous déjà réalisé des spectacles similaires auparavant ?

Olivier : Oui, nous avions déjà créé deux spectacles. Le premier, Si on se disait Bonjour ?, réunissait Les Motivés, Serge et la comédienne Lydia, et s’était déroulé au Palais des Beaux-Arts autour de 2014. Ensuite, nous avons monté All Inclusive, un spectacle réalisé en partenariat avec plusieurs institutions accueillant des personnes handicapées. L’objectif était déjà de créer un spectacle véritablement inclusif, ce qui explique son titre.

  • Les membres de la chorale sont-ils des amateurs ou des professionnels ?

Émilie : C’est un chœur entièrement amateur, dans le sens noble du terme. Ce sont des personnes qui aiment chanter, même si elles n’ont pas forcément d’expérience musicale. Elles se rassemblent autour d’un projet porteur de sens, avec l’envie de partager et de participer à une aventure collective.

  • Comment fonctionnent les répétitions en dehors de ce projet ?

Olivier : Nous avons toujours fonctionné par projet. Lorsqu’un projet se présente, nous organisons un nombre de répétitions adapté à ses besoins et à son ambition. Celui-ci nous mobilise depuis presque deux ans. Les premières répétitions étaient plus espacées, le temps de construire la structure du spectacle. Puis, à l’approche de l’aboutissement, nous avons intensifié le rythme. C’était déjà le cas pour nos projets précédents : parfois de grands spectacles, parfois des concerts plus simples nécessitant seulement quelques répétitions.

  • Quel est votre parcours professionnel ?

Émilie : J’ai étudié à l’IMEP, une école supérieure de musique à Namur. Ma formation est centrée sur le chant. Progressivement, je me suis orientée vers le chant choral, et plus particulièrement vers la direction de chœur. Aujourd’hui, je ne fais plus que cela : je dirige plusieurs chœurs, en académie, à l’école ou dans différents projets ponctuels ou réguliers.

Olivier : J’ai une formation de pianiste classique, mais depuis longtemps, je m’intéresse aussi à d’autres formes musicales et au chant choral. Ce qui était au départ une activité complémentaire est devenu central dans ma vie professionnelle. Aujourd’hui, environ 90 % de mon activité consiste à faire chanter des groupes très variés : jeunes, adultes, professionnels ou amateurs, en milieu scolaire ou associatif.

  • Depuis quand travaillez-vous avec Les Motivés ?

Olivier : J’étais présent dès la création, juste avant les premières répétitions en août 2011. Après le premier concert du 8 octobre, la chorale aurait dû s’arrêter, mais les choristes ont souhaité continuer. Un véritable esprit de groupe s’était installé en quelques séances. Depuis, nous alternons des périodes de pause et de nouvelles phases de répétitions selon les projets. Émilie nous a rejoints quelques années plus tard.

Émilie : Je dirais que je suis arrivée il y a sept ou huit ans. Aujourd’hui, nous partageons la direction, parfois selon les projets, parfois ensemble sur les plus importants, comme celui-ci.

Quelles sont les dates prévues pour Le Chant des Signes ?

Émilie : Nous donnerons trois représentations : deux le vendredi 21 novembre, à 13h00 et à 20h00, et une troisième le samedi 22 novembre en soirée.

Olivier : Elles auront lieu aux Écuries de Charleroi Danse.

 

Interview de Lucie Bausier

  • De quoi vous occupez-vous dans Le Chant des Signes ?

Lucie : Je fais partie de l’ASBL Horizon 2000, une association qui travaille à la démystification du handicap. Dans ce projet, nous sommes vraiment dans une démarche inclusive, réunissant des personnes sourdes, des personnes entendantes, ainsi que des participants en situation de handicap ou non.
Je m’occupe plus particulièrement de la partie chansigne, c’est-à-dire l’interprétation de chansons en langue des signes, pour rendre la musique accessible autrement.

Comment avez-vous été associée au projet ?

Lucie : Le spectacle est né d’une collaboration entre Horizon 2000 et la chorale citoyenne Les Motivés. Lors d’un week-end consacré au chant choral, où un groupe de chansigne était présent, la chorale a été touchée par cette forme artistique, qu’elle a trouvée à la fois émouvante et inclusive. Elle a alors exprimé la volonté de collaborer, et c’est ainsi qu’a émergé le projet du spectacle Le Chant des Signes.

Les personnes qui signent dans le spectacle sont-elles des amateurs ou des professionnels ?

Lucie : Ce sont des amateurs. Certains connaissaient la langue des signes, d’autres pas du tout. Ils ont appris progressivement au fil du projet, afin de pouvoir signer les différents passages du spectacle.

Qui dirige la partie chansigne ?

Lucie : C’est un formateur en langue des signes, sourd, qui s’est passionné pour le chansigne parce qu’il aime beaucoup la musique.
Il cherche à relier la langue des signes et la musique pour rendre les chansons accessibles aux personnes sourdes. C’est ainsi qu’il en est venu à développer cette pratique.

Y a-t-il d’autres projets en cours ?

Lucie : Pour l’instant, non, nous n’avons pas d’autre projet prévu. Nous ne sommes pas fermés à l’idée de prolonger cette aventure sous une autre forme, si l’occasion se présente.
Mais actuellement, toutes nos énergies sont concentrées sur ce spectacle, et nous n’avons rien d’autre en ligne de mire pour le moment.

Quelles sont les dates du spectacle ?

Lucie : Les représentations auront lieu les 21 et 22 novembre :
– le 21 novembre à 13h30 et à 20h00
– le 22 novembre à 20h00.

Publié le 21 Novembre 2025 par
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